Arnaud Vallet est infirmier psychiatrique et coordonnateur de l’Hôpital de Jour l’Adamant, sur la Seine, à Paris. Il raconte ici en quoi le confinement vient mettre à mal la dimension du contact et faire de tout un chacun une menace potentielle pour l’autre.
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Au pays des confins
En ces temps de libertés confinées, l’émission Bruits de couloir, diffusée sur FPP 103.6 pour celles et ceux qui habitent Paris, nous donne un peu d’air. Bravo et merci à eux! On en reparle.
PEUPLE AND CO’
Posée à ma fenêtre, fumant une cigarette.
A gauche la tour Eiffel,
A droite la tour Montparnasse,
Au milieu un morceau du périph’
De ma fenêtre Paris est vivant
Une agitation vient briser la danse langoureuse des lumières de la tour Montparnasse.
Applaudissements, bravos, et casseroles
» C’EST LE PEUPLE AND CO’ «
( Corona-V, covid-19, confinement, congratulation).
Mille lumières au loin qui scintillent ainsi que le bruit sourd du périph, viennent accompagner cette cacophonie.
Observant avec pudeur cette représentation du PEUPLE AND CO’.
Posée à ma fenêtre terminant ma cigarette
En face un parc.
J’observe le vent effleurer les feuilles.
De ma fenêtre Paris est vivant
Une agitation vient briser le silence de mes pensées.
Des rires, des pleurs, une imprimante exaltée.
» C’EST LE REPOS EN CONFINEMENT «
Texte et photo d’Ottavia
Soignante en confinement
Pas soignant justement
Se sent inutile
Pas toujours facile de réagir en ces moments là.
On aime pas le téléphone ni internet
On aime serrer les mains, voir les regards, parler, écouter, se rencontrer
même contre toute attente, se fabriquer une vie ensemble quoi.
Trouver au moins le tempo
Regarder de loin les rues se vider, les commerces se fermer.
Tout ça a une drôle d’odeur à 7 heures comme à 14 heures ou à minuit.
Cette rue vide, c’est pas ça le réel? C’est tellement étrange !
Le temps défile sans rien dire.
Il faut, il faut regarder le temps passer, c’est important
Observer de loin les insouciants, les inconscients, les poètes, les apeurés
Tranquilles, les effrayés agressifs.
Ceux du dehors pour qui c’est impossible de supporter l’enfermement
qui déambulent
Parce que sont déjà trop enfermés ou trop confinés, mal entourés.
Même les dealers ont déserté…
Personnages masqués de blanc, de noir, ou pas.
Quelle pièce joue-t-on ?
On attend ce que va faire ce MR Corona dans le désert des Tartares
A la TV, ça s’agite par contre.
Les héros, les politiques, les pauvres, les riches, rien n’est équitable.
Un petit enfant prend une fessée parce qu’il s’est échappé pour jouer
avec un autre.
Un SDF prend une amende parce qu’il n’a pas d’autorisation.
Mourir à Carrefour à 16 ans.
En Afrique gazer le Corona avec des insecticides.
En Inde, distribuer du savon aux indigents
Bah rien d’anormal, l’absurdité ferait elle partie de la vie ?
On le sait bien mais là ça insiste.
Ne pas regarder les infos, lire le journal.
Garder ses distances mais prendre garde aux distances
Lorsqu’elles nous éloignent de la vie.
Un chien qui tire la langue, trop baladé le chien.
Faut pas sortir pour rien.
On a pas faim, déjà sous antibiotique et on a peur dehors.
Alors on sort le clébard….quand on en a.
Un chat sur le muret d’en face se plante là, on se sent observé mais non
Il chasse un geai.
Jamais vu ça avant dans le 93.
On regarde le geai s’envoler avec une envie terrible d’avoir des ailes.
Reste le chat qui vous regarde. Ça fait du bien !!!
Être attentif aux petits détails de la vie
Texte de Mireille Brémond
aller-venir
Frédéric va dans la rue, déserte, pas un chat, s’achète un friand à la boulangerie bunkerisée en mode plastique et rentre chez lui retrouver Michel Vaillant. Tendez bien l’oreille, on entend un cor de chasse!
Image, peinture de Frédéric NONAME
Tentative d’audio-description d’une bande dessinée
Dire la surprise, l’étonnement, la crainte, le doute , l’exaspération, l’effroi et le soulagement. On croit que c’est la fin du monde mais non. Respirer, accélérer, laisser un blanc, reprendre, trouver sa juste vitesse. S’entendre, chercher sa voix. En avoir marre, être content.
Voix: Alexis, Cécile, Bruno
LAURENCE P. , PSYCHOGÉOGRAPHIE D’UNE INDIENNE DES VILLES, suite et fin
Dans ce dernier épisode Laurence se souvient de Christian Zervos, fondateur de la revue Cahiers d’Art, alors voisin de ses parents, chez qui elle se rendait pour regarder sa collection de tableaux.
collage, Laurence P.
son et montage, Bruno Voillot
Laurence P. , psychogéographie d’une indienne des villes, la suite
Où il est question de voyages de la Corse au Liban en passant par Paris, de reine d’Angleterre, des casques bleus et de l’idée de mourir en 2cv…
collage, Laurence P.
son et montage, Bruno Voillot
Laurence P. , psychogéographie d’une indienne des villes
Laurence est une vieille dame, actuellement hospitalisée, elle a bien voulu nous raconter quelques bouts de sa vie, des bouts qui se joignent et se disjoignent simultanément, la chronologie laisse parfois à désirer comme les lieux…
collage: Laurence P.
prise de son et montage, Bruno Voillot
Je couperai au montage!
Oubliez les radios et leurs interviews policées, si standardisées, si convenues. Dimitri est arrivé en pleine assemblée générale de l’association et plus personne ne savait où donner de la tête voire même de la voix.
Crédits: son (Dimitri), image (Bruno)