Pas soignant justement
Se sent inutile
Pas toujours facile de réagir en ces moments là.
On aime pas le téléphone ni internet
On aime serrer les mains, voir les regards, parler, écouter, se rencontrer
même contre toute attente, se fabriquer une vie ensemble quoi.
Trouver au moins le tempo
Regarder de loin les rues se vider, les commerces se fermer.
Tout ça a une drôle d’odeur à 7 heures comme à 14 heures ou à minuit.
Cette rue vide, c’est pas ça le réel? C’est tellement étrange !
Le temps défile sans rien dire.
Il faut, il faut regarder le temps passer, c’est important
Observer de loin les insouciants, les inconscients, les poètes, les apeurés
Tranquilles, les effrayés agressifs.
Ceux du dehors pour qui c’est impossible de supporter l’enfermement
qui déambulent
Parce que sont déjà trop enfermés ou trop confinés, mal entourés.
Même les dealers ont déserté…
Personnages masqués de blanc, de noir, ou pas.
Quelle pièce joue-t-on ?
On attend ce que va faire ce MR Corona dans le désert des Tartares
A la TV, ça s’agite par contre.
Les héros, les politiques, les pauvres, les riches, rien n’est équitable.
Un petit enfant prend une fessée parce qu’il s’est échappé pour jouer
avec un autre.
Un SDF prend une amende parce qu’il n’a pas d’autorisation.
Mourir à Carrefour à 16 ans.
En Afrique gazer le Corona avec des insecticides.
En Inde, distribuer du savon aux indigents
Bah rien d’anormal, l’absurdité ferait elle partie de la vie ?
On le sait bien mais là ça insiste.
Ne pas regarder les infos, lire le journal.
Garder ses distances mais prendre garde aux distances
Lorsqu’elles nous éloignent de la vie.
Un chien qui tire la langue, trop baladé le chien.
Faut pas sortir pour rien.
On a pas faim, déjà sous antibiotique et on a peur dehors.
Alors on sort le clébard….quand on en a.
Un chat sur le muret d’en face se plante là, on se sent observé mais non
Il chasse un geai.
Jamais vu ça avant dans le 93.
On regarde le geai s’envoler avec une envie terrible d’avoir des ailes.
Reste le chat qui vous regarde. Ça fait du bien !!!
Être attentif aux petits détails de la vie
Texte de Mireille Brémond