Archives de catégorie : témoignage

Exercices de translation, épisode 2

Nous remettons la phrase interrompue lors de l’épisode précédent sur le métier. Qu’a voulu dire l’auteur par « humble », comment traduire ce mot, que faire des guillemets, comment les interpréter? Comment qualifier l’ambiance de l’époque soviétique : étouffante, pesante, oppressante? Que pouvait répondre un enfant à son institutrice lui demandant ce qu’il avait pensé d’un tableau représentant Lénine? Enfin, qui parle?

Exercices de translation, épisode 1

Depuis plusieurs mois, Ivan s’est lancé dans la traduction d’un livre écrit en Russe, sa langue maternelle, par son oncle paternel. Dans ce travail de longue haleine, éprouvant, douloureux parfois, chaque mot est interrogé, soupesé, évalué, chaque mot est une invitation à dériver, à sortir de la phrase, décider d’une version est de l’ordre de l’impossible ou presque. Ceci est la première partie d’une série consacrée à ce travail.

Pour Elena et Valentin

C’est un lieu de passage, avec des portes qui s’ouvrent et se ferment sans arrêt, des bruits de clefs, on traîne des sacs, quelqu’un passe la serpillère, un autre divague, au loin une voix qui grésille, une radio qui hurle en trombe, des bonjours discrets. Un couloir d’hôpital psychiatrique. Avec un piano. Ivan aime jouer, Bach, Scriabine, des airs populaires russes… Bonne écoute.

LA RADIO EN MILIEU DE SOIN ET/OU D’ENTRAIDE

Pour le créneau documentaire hebdomadaire d’octobre, Radio Grenouille vous propose une sélection de formes radiophoniques, émissions et documentaires de création, liées à des ateliers en milieu de soin ou d’entraide. Tous ont été réalisés en 2020 et témoignent de la vivacité de la radio et du son comme médium empathique, créateur, émancipateur.

Pendant « le confinement », privés de lieux pour se réunir, des ateliers radio — Bruits de couloir en Seine Saint-Denis et La Ouève à Paris — ont continué à émettre à travers les ondes ou les flux numériques de manière à faire résonner les voix, les mondes, le regard et les inquiétudes de communautés habituellement rassemblées autour de lieux collectifs : un local à Saint-Denis, celui de La Trame, mais aussi de la radio Bruits de couloir ; la péniche du Centre de jour L’Adamant, dont la bibliothèque fait office de studio pour « La Ouève ».

Comment rester en lien, se faire signe, poursuivre un exercice de l’écoute et de l’écho, fabriquer ce grand « répondeur collectif », cet outil de liaison dont nous avions besoin ? Au terme du confinement, en juillet 2020, La Ouève et Bruits de couloir se sont données rendez-vous sur la péniche du Centre de jour de l’Adamant pour partager leur expérience respective de la radio. On entendra ici paroles et archives de cette traversée au « pays des confins » de deux foyers hertziens attachés à expérimenter la radio à partir d’un atelier hebdomadaire.

« Bruits de couloir » est une émission fabriquée lors d’un atelier hebdomadaire avec les Groupes d’Entraide Mutuelle de Seine Saint-Denis et La Trame : https://www.mixcloud.com/BruitSdecouloir/ et diffusée sur Fréquence Paris Plurielle 106.3 FM.

« La Ouève » est l’atelier radio du club thérapeutique du Centre de jour l’Adamant / lieu d’accueil thérapeutique du service de psychiatrie publique Paris-Centre.

Mixage: Jean Baptiste Leroux

On peut s’écouter là?

Ici vivent des perruches, en liberté, dans une pièce de l’appartement. Enfin, elles sont confinées à une pièce mais en liberté dans celle-ci. Il y a 2 couples. Witold habite ici depuis une cinquantaine d’années au milieu de piles de livres, de masques, de peintures, d’une multitude d’objets hétéroclites. Un univers habité dont on serait tenté d’explorer chaque recoin, d’en faire la carte et sa légende. Nathalie partage sa vie depuis dix ans, elle prend soin de Witold, de son bien être, décore l’appartement. Ils ont la gentillesse de m’accueillir dans leur nid le temps d’un après-midi.

Le son du cor 2

Il y eut « L’homme aux loups », puis vint « L’homme au magnétophone », nous avons trouvé « L’homme au cor ». Il joue quotidiennement, pas plus d’une demi-heure, à proximité de la gare de Lyon, nous n’en dirons pas plus évidemment sur le lieu exact… Il s’entraîne en vue d’un concours avec l’aide en direct, via smartphone, de son professeur de musique, Nicolas Dromer. Mais au delà de ce concours à venir, c’est, pour cet homme à la profession très stressante, une véritable thérapie que de souffler dans le cor.